Accompagner son enfant ou ado dans son parcours sportif en compétition
- girardotmathieu
- 9 juin 2024
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 10 mars
En tant que parents de jeunes compétiteurs, il n'est pas toujours facile de trouver sa juste place! Si nous souhaitons tous a priori le meilleur pour nos enfants, comment distinguer ce qui est réellement bénéfique pour eux ?
J'ai la chance d'expérimenter cet accompagnement avec mes trois enfants sur les courses de skis de fond. Témoin privilégier des petits et grands drames vécus par les jeunes compétiteurs et de l'inconfort des parents à gérer ces situations !
Accompagner un enfant dans le sport de compétition et d'autant plus dans un sport individuel comme le ski nordique, c’est avant tout accepter de vivre une palette d'émotions intenses, à la fois pour l'enfant et pour le parent. Les hauts et les bas des performances sportives touchent parfois plus profondément qu'on ne l'imagine !
Il y a des victoires éclatantes, où l’enfant est tout sourire, rayonnant de fierté. Mais il y a aussi des échecs, parfois dévastateurs pour un jeune compétiteur. Il peut se sentir déçu, frustré, voire en colère contre lui-même, voire contre son coach ou les autres compétiteurs.
Dans ces moments-là, il est essentiel de comprendre que l’enfant n’a pas encore la maturité émotionnelle pour gérer seul la déception ou la pression. Alors la compétition devient une super "école émotionnelle". Voici donc un partage de cette expérience de papa - thérapeute !

L'accueil des émotions
Je me souviens d'une course en particulier, où ma fille, après avoir fait une erreur de trajectoire dans une descente, a chuté lourdement et terminé loin de ses objectifs. En tant que parent, j'avais tout de suite envie de lui donner des conseils pratiques, de lui dire "ce n'est pas grave, tu feras mieux la prochaine fois" ou encore "bravo d'être quand même allée au bout de cette course". Mais à cet instant-là, ce dont elle avait besoin, ce n'était pas une solution ou une analyse rationnelle. Mais juste d'être écoutée, d'exprimer sa frustration, de libérer la pression accumulée. J’ai donc pris un moment en dehors de l'agitation, pour l'écouter, simplement.
Cela peut paraître simple, mais dans ces moments-là, la tentation de "réparer" la situation est grande. Pourtant, il est essentiel de laisser l’enfant vivre ses émotions, qu’elles soient positives ou négatives, et de les valider. Dire à un enfant qu’il a le droit d’être déçu, en colère ou triste après une performance moins bonne que prévue, c’est lui offrir un espace pour grandir émotionnellement.
C’est en prenant conscience de ces émotions et en leur donnant la place qu’elles méritent qu'on peut véritablement aider notre enfant à progresser, non seulement dans le sport, mais aussi dans la gestion de ses émotions au quotidien.
Cet accueil bienveillant et inconditionnel peut se développer et demande parfois de s'exercer pour sortir de nos schémas automatiques. C'est là le but de la formation à l'écoute dans la relation d'aide que je propose régulièrement !
Ce n'est peut être pas cette écoute qui en fera un champion mais en tout cas cela lui permettra d'être apaisé, bien dans ses baskets et surtout de devenir un adulte sportif heureux de l'expérience acquise ! Et c'est bien là l'essentiel, non ?
L'astuce consiste alors à simplement reformuler avec empathie ce qui est vécu sans chercher à rassurer ou réconforter à tout prix. Vivre l'émotion d'abord, se projeter vers l'avenir ensuite. Car ce n'est qu'une fois pleinement accueillie et intégrée que l'expérience de l'épreuve servira à grandir et à évoluer.
Sinon nous risquons, consciemment ou inconsciemment, de coller des étiquettes à notre enfant comme "il est mauvais joueur", "c'est une tête de pioche" ou bien d'autres qui vont déclenchées un comportement conformes à ces mêmes étiquettes. Et ça ce n'est pas vraiment heureux !
Définir la compétition
Le terme compétition vient du latin com- qui veut dire ensemble et petere qui signifie lutter / chercher. En fait la compétition permet de lutter avec l'adversaire (ou soi-même) et non pas contre. C'est se servir de l'épreuve pour chercher à mieux se connaître et devenir ensemble des êtres plus épanouis !

Si la comparaison est source de dévalorisation (j'ai fait moins bien que lui...) ou de développement d'un égo démesuré (je suis la meilleure...), la compétition va bien au-delà de victoire ou défaite et favorise le partage.
L'épreuve sportive va alors être une belle occasion de se "réjouir avec" notre enfant ou notre ado quelque soit le résultat. Se réjouir en complicité est pour moi très différent de la fierté qui implique d'office un jugement de valeur et n'est à ce titre pas très empathique.
Ce thème sera l'objet de ma prochaine conférence, organisée par Haut-Jura Ski ! Je vous invite à me laisser votre expérience ou vos questions sur ce sujet en commentaire afin de nourrir le débat !
Si vous avez besoin d'aide dans l'accompagnement du parcours sportif de votre enfant, c'est par ici :

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