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De la frustration à la confiance : accompagner les jeunes sportifs dans les moments difficiles

  • Photo du rédacteur: Mathieu Girardot
    Mathieu Girardot
  • 25 nov.
  • 3 min de lecture

Dans la vie d’un jeune sportif, tout n’est pas qu’enthousiasme, progrès et médailles. Il y a aussi des moments plus délicats : une non-sélection, une contre-performance, un entraînement qui s’est mal passé… Ces situations peuvent être vécues comme de véritables secousses émotionnelles pour un adolescent. Et c’est justement dans ces moments-là que l’accompagnement prend tout son sens.


Si ces émotions s’inscrivent dans le corps en provoquant des symptômes variés, elles peuvent aussi devenir des leviers d'évolution et de croissance !

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Pourquoi les jeunes vivent-ils si intensément les déceptions sportives ?


À l’adolescence, plusieurs facteurs se superposent :


1. Une identité encore en construction

Être sélectionné — ou ne pas l’être — peut être vécu comme une validation ou un rejet personnel. L’enfant ne distingue pas encore clairement sa valeur de sa performance.


2. Une forte sensibilité au regard du groupe

Le club, les entraîneurs, les copains d’entraînement : ce sont des repères sociaux majeurs. Une déception sportive peut activer la peur d’être mis à l’écart, jugé, ou moins reconnu dans le groupe.


3. Un corps et un cerveau en pleine évolution

Les émotions sont vécues plus intensément ; la gestion du stress, de la frustration et de l’échec est encore en apprentissage.


Le rôle déterminant de l’environnement social du club


Les recherches en psychologie du sport sont claires : un jeune sportif progresse mieux, persévère davantage et vit plus sereinement la compétition lorsqu’il se sent socialement soutenu.


Cela passe par trois piliers :

1. L’écoute

Un espace où l’enfant peut dire :“Je suis déçu”, “Je ne comprends pas”, “J’ai honte”, “Je me sens mis de côté”. Sans minimisation, sans comparaison, sans solution immédiate.


2. L’implication dans la vie du club

Lorsqu’un jeune se sent utile, lorsqu’il participe à la vie collective — aide matérielle, encouragements des plus jeunes, petits rôles de responsabilité — la non-sélection perd en gravité. Il existe un appui social qui amortit les chocs émotionnels.


3. La convivialité

Les moments informels (collations, jeux, rituels d’équipe, rire ensemble) ont une réelle valeur psychologique. Ils rappellent qu’il y a une place pour chacun, quelles que soient les performances.


Transformer la déception en apprentissage


Une déception sportive n’est pas un problème en soi : c’est ce que l’enfant en fait qui compte.


Voici trois étapes simples pour l’aider à traverser ces moments :


1. Accueillir l’émotion

Nommer l’émotion permet déjà au système nerveux de retrouver un équilibre. « Tu es frustré ? Déçu ? En colère ? Triste ? ». Une reformulation efficace facilite la fait de se sentir compris et soutenu. L’émotion n’est pas un ennemi, mais un signal à accueillir… et cela s’apprend. Beaucoup de parents et d’éducateurs découvrent, au fil des échanges ou des formations à l’écoute que j’anime, qu’une simple présence bienveillante change profondément la manière dont l’enfant traverse ces moments.


2. Clarifier les besoins

Derrière une déception, il y a souvent :

  • un besoin de reconnaissance, d'appartenance

  • un besoin de compréhension

  • un besoin d’équité, de justice

  • un besoin de soutien

  • un besoin de compétence, d'apprentissage

Cette étape peut se faire en famille, mais aussi avec l’entraîneur.

3. Ouvrir des perspectives

Après l’orage émotionnel, vient le moment où le jeune peut regarder ce qui dépend de lui :

  • comprendre les critères de sélection

  • identifier une progression

  • fixer un mini-objectif

  • retrouver le plaisir du geste sportif

L’idée n’est pas de positiver à tout prix et encore moins de donner des conseils, mais d’aider le jeune à retrouver sa propre capacité d’action.

Un petit outil concret : le rituel “Après l’épreuve”


Voici un rituel simple, que j’utilise parfois en séance et qui fonctionne très bien en club ou en famille :

  1. Nommer le fait : « Ce qu'il s'est passé, sans rien justifier. »

  2. Donner son ressenti : « comment je me sens par rapport à cet événement ? »

  3. Apprendre : « Ce que je retiens… »

  4. Avancer : « Ce que je peux essayer la prochaine fois… »


Il crée un cheminement clair entre émotion, sens et projection. Et surtout, il remet du mouvement là où il y avait blocage.


En conclusion


La compétition n’est pas seulement un terrain d’expression physique. C’est un véritable laboratoire d’émotions, de liens sociaux et de construction de soi.

Quand un jeune est accompagné dans une écoute libérée de toutes comparaisons ou jugements, les moments de déception deviennent des opportunités pour renforcer la confiance, la cohésion et… le plaisir de pratiquer !


Et c’est souvent là que la magie opère : un jeune qui se sent bien entouré devient un jeune qui persévère et s'épanouit sur tous les plans !

 
 
 

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