
La coupe du monde de ski de fond arrive cette semaine dans le Haut-Jura ! L'occasion d'aborder ensemble comment aider les athlètes féminines à adapter leur charge d'entraînement en fonction du cycle menstruel.
Les athlètes de haut niveau, en particulier dans les sports d’endurance comme le ski de fond, sont confrontées à des exigences physiques élevées qui nécessitent des charges d'entraînement importantes. Parfois cela peut nuire à la bonne physiologie du cycle féminin et conduire à des troubles menstruels.
Aménorrhée (absence de règles), oligoménorrhée (règles peu fréquentes), ou encore anovulation (absence d'ovulation) sont souvent observés chez ces sportives. Sans compter les douleurs de règles, notamment abdominales ou lombaires, qui viennent gêner le bon déroulement de certaines séances d'entraînement ou de compétition.
L'ensemble de ces déséquilibres perturbants affectent potentiellement la performance des athlètes mais surtout leur vie de femme et leur santé en général.
Les facteurs en jeu dans les perturbations menstruelles
Les perturbations du cycle menstruel chez les jeunes sportives dépendent de multiples facteurs :
L’intensité et le volume de l’entraînement : Lorsque les charges d’entraînement sont élevées, l'organisme favorise la récupération musculaire aux détriments d'autres fonctions moins essentielles. Ce processus de "détournement de l'énergie disponible" est particulièrement notable dans les sports d’endurance, on l'appelle aussi le « syndrome de déficit énergétique relatif dans le sport ».
La physiologie individuelle : Chaque athlète réagit différemment à l’entraînement et aux changements hormonaux, et certaines sont plus susceptibles que d’autres de développer des perturbations menstruelles. La composition corporelle (masse grasse et musculaire) joue également un rôle : un faible taux de masse grasse peut impacter le cycle menstruel.
L’influence des hormones de stress : Les hormones du stress, telles que le cortisol, augmentent avec l’intensité de l’entraînement et peuvent inhiber la production de certaines hormones sexuelles, comme l'œstrogène, affectant ainsi le cycle menstruel.
L’utilisation de la contraception hormonale : La contraception hormonale peut réguler artificiellement le cycle menstruel, masquant ainsi certains déséquilibres hormonaux liés à l’entraînement intensif.
L'influence émotionnelle : considérons que chaque symptôme est une adaptation du cerveau inconscient face un "conflit biologique". Plus précisément, une absence de menstruation ou des douleurs de règles peuvent être en lien avec un ressenti péjoratif passé concernant la génitalité ou la féminité. C'est ce que nous recherchons au cours des séances en Lecture Biologique.
Cycle menstruel et performances sportives : optimiser l’entraînement
Les phases du cycle menstruel influencent les performances physiques comme certaines études commencent à l'objectiver. Par exemple, dans une étude réalisée sur des skieuses de fond (Forsyth et Reilly, 2008), il a été observé que leurs meilleurs temps étaient enregistrés durant les phases postovulatoire et postmenstruelle. Ce constat pourrait suggérer que certaines phases du cycle sont plus propices aux performances optimales, et que les charges d’entraînement pourraient être ajustées en fonction de ces phases.
Pour simplifier, voici un aperçu des différentes phases du cycle et de leur impact potentiel sur les performances :
Phase menstruelle (jours 1 à 4) : Cette phase s’accompagne parfois de fatigue et de douleurs musculaires entraînant potentiellement une baisse de performance. Adapter la charge d’entraînement, avec un accent sur la récupération, peut être bénéfique. Mais certaines athlètes se sentent peu affectées. Ce qui montre que les facteurs individuels sont importants à prendre en compte, plus particulièrement l'aspect émotionnel puisqu'il s'agit là d'un levier où l'on peut agir efficacement.
Phase folliculaire (jours 6 à 14) : Pendant cette phase, les niveaux d'œstrogènes augmentent, ce qui favorise la récupération et la croissance musculaire. Les athlètes peuvent se sentir plus énergiques, et il est souvent recommandé de planifier des séances d’entraînement intensives durant cette période.
Ovulation (aux alentours du jour 14) : Cette période est souvent synonyme d’un pic de force et d’énergie pour certaines sportives, bien que les risques de blessures puissent être statistiquement légèrement augmentés.
Phase lutéale (jours 15 à 28) : Le corps se prépare à une éventuelle fécondation avec une augmentation de la production de progestérone. La température corporelle est modifiée et pour certaines athlètes, cette phase est marquée par une baisse de l’énergie et une récupération plus lente. Il peut être judicieux de réduire l’intensité de l’entraînement pour limiter la fatigue.
Écouter son corps et adapter l’entraînement
Même si ces repères peuvent être utiles, chaque athlète gagne à mieux connaître et à écouter son propre corps notamment avec des approches comme la symptothermie. Une approche individualisée, adaptée aux ressentis et aux spécificités de chaque phase, permet de maintenir les performances tout en évitant les blessures. En complément d'un suivi médical, comprenant un accompagnement nutritionnel et hormonal, il est essentiel de se pencher sur les causes émotionnelles inconscientes de tels déséquilibres afin d'allier performance et santé féminine.
Conseils pour les jeunes athlètes et leurs encadrants
Suivi régulier du cycle menstruel : Encourager les athlètes à suivre leur cycle et à noter leurs ressentis, car cela permet de mieux comprendre comment leur corps réagit à l'entraînement.
Adapter l’alimentation en fonction des besoins : Un apport calorique suffisant est crucial pour éviter le syndrome de déficit énergétique relatif.
Encourager la communication : Les entraîneurs, les parents et les professionnels de santé doivent encourager les jeunes athlètes à parler ouvertement de leurs cycles et de leurs ressentis pour assurer un suivi adapté.
En conclusion
Les perturbations menstruelles chez les jeunes athlètes de haut niveau ne sont pas rares et peuvent avoir des conséquences sur la santé à court et long terme. Une compréhension et une gestion optimisée du cycle menstruel, à travers une approche holistique intégrant nutrition, entraînement, récupération et accompagnement émotionnel permettent non seulement de préserver la santé mais aussi d’optimiser les performances sportives ! Ce sujet vous intéresse ? Je me tiens à l'écoute de vos témoignages et à votre disposition pour un suivi individualisé !
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